Publié dans L’Avenir et des Rivières, Le lundi 24 septembre 2018, 18h27 par Claude Hébert.
Crédit photo : L’Avenir & Des Rivières – Claude Hébert
ENQUÊTES. Interpellé par la disparition de sa sœur Nathalie, le 22 février 1992, à l’âge de 21 ans, le Cowansvillois Sabin Champigny a décidé de faire sa part pour venir en aide aux familles ayant vécu une épreuve similaire avec la mise sur pied de la Fondation Nathalie Champigny.
«Il est difficile de retrouver le corps de Nathalie et bien d’autres corps de personnes disparues au Québec et au Canada, faute d’effectifs policiers et d’équipements de recherche sophistiqués. Notre nouvelle organisation, qui sera pleinement opérationnelle dès le printemps prochain, vise précisément à combler cette lacune en trouvant les fonds requis pour l’acquisition d’appareils de haute technologie. Des géoradars et des drones munis de caméras thermiques notamment», résume le président de la Fondation et frère de la disparue, Sabin Champigny.
La Fondation s’occupera d’afficher les visages des personnes disparues et des personnes victimes de crimes non résolus depuis longtemps par l’entremise de son site Internet (www.fondationnathaliechampigny.com) . Elle entend également avoir recours à des panneaux électroniques à bandes de données qui seront installés en bordure des grandes routes.
Sillonner les routes
La Fondation mise par ailleurs sur la collaboration des compagnies de transport de marchandises pour véhiculer l’image des personnes disparues aux quatre coins du Québec.
À l’heure actuelle, des camions-remorques affichent déjà les photos de 18 victimes (Nathalie Champigny de Cowansville et Mélina Martin de Farnham notamment) et celle de Mélissa Blais, une jeune femme de 34 ans de Yamachiche disparue le 2 novembre 2017 après avoir fait un arrêt dans un bar de Louiseville. Les photos de six autres disparues devraient venir s’y ajouter sous peu.
«Nous avons reçu de l’information de gens ayant aperçu la photo de l’une ou l’autre des personnes disparues sur un camion, mais rien de concluant. Dans un cas, de l’info écrite a été acheminée à la police», signale Stéphane Luce, président de Meurtres et disparition irrésolus du Québec.
Aide aux familles
La Fondation Nathalie Champigny compte également s’entourer de collaborateurs (recherchistes, programmeurs, détectives privés, enquêteurs à la retraite, etc.) souhaitant travailler avec les différents corps policiers.
Les responsables de la Fondation souhaitent par ailleurs venir en aide aux familles ayant besoin d’un avocat pour défendre les droits des victimes.
«Notre volonté est d’aider à régler le plus grand nombre de dossiers possible afin de mettre fin au cauchemar vécu par les proches des personnes disparues ou ayant été victimes de crimes non résolus», ajoute Sabin Champigny, qui dit ne pas avoir reçu de nouvelles des services policiers depuis un bon quart de siècle.
«Notre vœu le plus cher, c’est que les familles des personnes disparues reçoivent plus d’aide que nous en avons nous-mêmes reçue. Lors d’une disparition, les proches sont désemparés et ne savent pas trop comment s’en sortir. La présence de Fondation leur sera certainement d’un précieux secours», indique Rose-Anne Champigny, mère de la Cowansvilloise disparue depuis 26 ans et sept mois.
Appel aux partis politiques
La Fondation profite de la campagne électorale pour solliciter l’appui de tous les partis politiques du Québec et leur soumettre une liste de revendications.
Ses responsables demandent aux gouvernements provincial et fédéral d’adopter des lois et des règlements afin de permettre que tous les dossiers soient réactivés et traités justement par les autorités compétentes. Ils pressent également les gouvernements d’adopter une ou des lois permettant de faire respecter les droits des victimes, comme c’est déjà le cas avec les meurtriers. Il réclament enfin la mise sur pied d’une ou plusieurs escouades policières mixtes et spécialisées s’occupant exclusivement des dossiers de disparitions et de crimes non résolus.
La Fondation a de plus l’intention d’aider les corps policiers du Québec – qui en feront la demande – à se procurer de nouveaux appareils de haute technologie pouvant faciliter les recherches.
«La Fondation affichera le logo des entreprises donatrices sur son site Internet dans la section Donateurs», prend soin de préciser Sabin Champigny.
DEMANDES DE LA FONDATION AUX ÉLUS
. Adopter des lois et des règlements afin de permettre que tous les dossiers soient réactivés et traités justement par les autorités compétentes.
. Adopter une ou des lois permettant de faire respecter les droits des victimes, comme c’est déjà le cas avec les meurtriers.
. Mettre sur pied d’une ou plusieurs escouades policières mixtes et spécialisées s’occupant exclusivement des dossiers de disparitions et de crimes non résolus.